jeudi 23 avril 2020

Top Chef - Adrien Cachot- candidat atypique, sosie d'un grand compositeur


22 avril 2020 Top Chef, saison 11 épisode 10

Adrien Cachot, un des finalistes de Top Chef 2020 a un physique complètement différent de tous les autres concurrents.  Mais à qui me fait-il penser ? Il me rappelle un compositeur. Le même regard endormi, la même allure de rêveur. Lors de sa première prestation à Top Chef, il avait disparu au début de l'épreuve, on le cherchait. Il revint tranquillement, sans se presser vers Hélène Darroze qui l’interrogea, "mais où étiez-vous" ? « Aux toilettes » ! Visage interloqué : « ah ! celle là on ne me l’avait pas encore fait ».

Oui, je me shoote à Top Chef pendant le confinement !  J’ai repassé les saisons 8, 9 et 10 époustouflée par le courage et la créativité de ces jeunes gens. Je nourris aussi mon violon d’Ingres, celui par lequel je reviens dans ma fonction sensation pour me reposer d’un métier qui fait trop appel à mon cœur et à ma tête. Faire la cuisine, goûter, sentir les saveurs, me demander ce qui manque, ce qui apporterai le peps, le plaisir de la dégustation. Faire plaisir et voir le regard de mon goûteur ou de ma goûteuse qui fait rouler sa bouchée et puis qui se détends, sourit, se recule en arrière et montre son plaisir.


Adrien donc. Il est vraiment atypique. Il n’a pas la tête de l’emploi, coiffure improbable, l’air endormi, pas tout à fait là. Il ne tiendra pas une semaine. Pourtant, de semaine en semaine, il fait des plats de plus en plus créatifs, commence à surprendre et à susciter le soupçon que cet extraterrestre a toutes ses chances de gagner.

J’observe son visage avec un œil de morphopsychologue. Une ossature puissante et dilatée, il a de l’énergie et peut tenir la distance. Un aérodynamisme projette la mandibule vers l’avant est corrélatif avec un besoin de d’aller de l’avant, de progresser, d’être le premier. 

Son front a un volume carrément démesuré en comparaison de son étage affectif. Les côtés du nez sont très reculés dans le masque signant une grande introversion, des difficultés relationnelles. La mandibule plus étroite et projetée en avant le mène dans l’action, le besoin de gagner plus que de construire matériellement.   

Maintenant tout est dans les communicateurs.
Ce nez particulièrement élégant, droit, assez court, aux narines délicates et vibrantes indiquant une sensibilité très fine.  

La bouche assez charnue et peu dessinée correspond à une sensualité plus gourmande, un peu rabelaisienne.

Comment va-t-il faire vivre ensemble cette contradiction? Sans doute la sublimer par une vie imaginative intense et prioritaire (son énorme zone imaginative qui fait dôme dans la partie supérieure de son front) qu’augmente encore l’atonie des yeux qui l’amène dans le rêve et la mise en musique, en saveurs, de sa sensibilité et de sa gourmandise.






Et alors qui a-t-il éveillé dans ma mémoire, ce grand front à la zone imaginative démesurée, ces yeux atones, l’étage affectif reculé, introverti et la mandibule plus étroite mais projetée en avant.


J’ai retrouvé celui à qui il me faisait penser, c’est Claude Debussy, ce compositeur du 19ème siècle : « En posant en 1894 avec "Prélude à l'après-midi d'un faune le premier jalon de la musique moderne, Debussy place d’emblée son œuvre sous le sceau de l’avant-garde musicale [….] anticonformiste le reste de sa vie, en rejetant tous les académismes esthétiques. [….]  utilise une palette sonore particulièrement riche et évocatrice. [….]  Claude Debussy laisse l’image d’un créateur original et profond d’une musique où souffle le vent de la liberté. [….]  il laisse l’image d’un créateur original et profond d’une musique où souffle le vent de la liberté. https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Debussy


Adrien Cachot sera-t-il le Debussy de la cuisine du 21ème siècle?