jeudi 7 novembre 2019

Jean-Pierre Farandou, le nouveau président de la SNCF - Beau Parcours – Sacré défi !




La première impression est celle d’un visage assez sévère que l’on pourrait retrouver chez des moines soldats raides, combatifs et exigeants, à la détente et à l’humour difficiles.

Désolée, je n'ai pas trouvé de vrai profil
et comme, il baissait la tête, j'ai dû la
redresser pour donner l'inclinaison
droite
Son profil aérodynamique propulse Jean-Pierre Farandou dans l’action, le défi, le besoin de progresser et faire progresser les équipes et l’entreprise qu’il dirige. 


Cet aérodynamisme le met plus du côté de l’ambition d’exercer ses talents que de l’acquisition ou de la jouissance. Mince et tonique, cela confirme l’homme au rythme rapide et soutenu et aussi un certain ascétisme, un besoin de contrôle sur lui-même, les autres et sur son activité professionnelle.  Ceci est encore renforcé par sa bouche qui s’est crispée avec les ans, comme la ride de concentration entre les sourcils, deux éléments qui sont corrélés, par leur constriction, à la force de caractère qu’il a fallu pour atteindre ses objectifs. Il peut y avoir une inflexibilité quand il est contré de façon non sportive, malhonnête selon ses critères et valeurs scrupuleuses.  Homme de désir et d’engagement cela l’incite à une posture éthique. On retrouve le chevalier qui se missionne héroïquement pour gagner et sauver ses protégés. Il va rassembler ses troupes, donner l’exemple et réussir. C’est un développeur et aussi un compétiteur dans le sens sportif du terme.

Il y a aussi du chasseur actif et explorateur, qui aime poursuivre l’objectif qu’il se fixe. Difficile pour lui de rester immobile, à l’affût. Sauf intellectuellement et s’il a plusieurs fers aux feux. Il peut alors effectivement bondir sur l’occasion. L’attente, comme la routine lui est rebutante. Ténacité et opiniâtreté ont dû souvent l’obliger à ronger son frein devant les couleuvres inévitables que doit avaler celui qui se dirige vers le pouvoir. Sa capacité à se dépasser s’allie à sa compréhension intelligente de ses propres capacités de progressions. Il s’y attelle sans fléchir. Arrive-t-il à admettre que tout le monde n’est pas câblé comme lui et que la résistance au changement, et l’immobilité inquiète, sont souvent dominantes chez ceux qui ont été échaudés ou bloqués à chaque initiative ?
Là aussi, son tempérament de battant et son intelligence doivent trouver un compromis ou une alternative, ce n’est pas facile pour lui.

La mandibule plus étroite et douce tempère un peu son ardeur. Il n’aime pas poursuivre une seule tâche longtemps, il a besoin de les varier pour tenir la distance. Il va lancer les actions, et ensuite déléguer leur accomplissement. Sa capacité de contrôle doit exiger un reporting précis pour en suivre l’exécution.

Comment évacue-t-il le stress et gère-t-il son énergie ? Sport, running, boxe ? Il est important qu’il ait une soupape, par le corps, qui lui permette d’évacuer les doubles contraintes que tout manager est contraint d’affronter.

Le triangle de communication est grand, il aime communiquer sur les sujets qu’il maîtrise bien, pour expliquer, motiver, entraîner. Sa forte tonicité en fait un homme qui aime convaincre, avoir raison. On lui prête une capacité d’écoute, cela a dû être un apprentissage laborieux, la tonicité générale fait que le lâcher prise et la réceptivité lui sont difficiles. Il sonde plutôt qu’écouter son interlocuteur sur ses sujets de préoccupation plutôt et accueillir ce qu’il dit, à sa manière et à son rythme. Il a un côté « sois parfait », il veut aboutir vite et à sa façon, les autres sont des moyens pour y arriver. Son perfectionnisme a dû l’amener à se former aussi à la communication, Bon élève, il en applique les leçons, mais est-ce que cela est perçu comme sincère ?
 Une sensibilité fine, visible à la délicatesse active de ses narines, le dessin élégant de sa bouche et de ses yeux, ainsi qu’au bâti osseux plus étroit, en font un interlocuteur précis et plus sensible qu’il ne le voudrait. Cela augmente sa perception de l’autre et compense, s’il n’est pas trop stressé, son besoin d’aboutir rapidement et selon ses critères, dans les négociations.
Sur le plan affectif, l’aplatissement des côtés du visage et des sinus maxillaires en fait un homme réservé, très pudique de ses sentiments mais bon camarade, le prouvant plutôt par l’action que la parole. Il a cependant du mal à tolérer les états d’âme et la lenteur, ou ce qu’il prend pour de la paresse chez les autres, puisqu’il ne les accepte pas chez lui-même. Il est très indépendant et autonome avec des capacités de leadership par son aptitude à entraîner et mobiliser les hommes, à donner l’exemple de son engagement et de sa capacité de travail. Ce relationnel « sportif », lui permet aussi d’accepter les règles du jeu. Son tempérament ardent incite les hommes à évoluer vers plus de modernité et d’efficacité.

 La diplomatie, comme sa capacité d’écoute est certainement un acquis qu’il doit travailler avec application et constance. Il s’oblige à attendre le bon moment pour agir. La difficulté étant d’allier sa finesse d’esprit et son tempérament plus fougueux. On retrouvera cette finesse comme composante de son intelligence.

Il a besoin de se sentir utile et d’amener ses équipes vers une progression permanente. Il estime les autres sur les mêmes valeurs que celles qui l’animent, l’efficacité, le travail bien fait, le désir de progresser, la droiture, la persévérance vers l’objectif à accomplir, le sens des responsabilités, l'entraide entre compagnons.

Son besoin de reconnaissance est assez internalisé, c'est à dire que c’est lui-même qui juge ses résultats avec une exigence supérieure à celle demandée. Il s’affirme en fonction d’une estime de lui-même due à son travail et ses résultats. Il n’est pas à la recherche de signes de reconnaissance, même si cela fait toujours du bien. Des maladresses de ses hiérarchiques dans ce secteur, peuvent être perçus douloureusement, étant donné la sensibilité que nous avons déjà remarquée.
Son attitude devant le conflit doit refléter son ambivalence. L’agressivité qu’on peut lui adresser le hérisse et lui donne envie de rétorquer, le contrôle auquel il s’oblige lui permet de se contenir, avec un effet cocotte-minute dangereux. C’est pour cela que je me demandais comment il évacuait son stress. Il ne doit pas bloquer pas la soupape de sécurité !  M

 Cela doit être évidement plus complexe dans sa vie privée puisque ce ne sont pas les mêmes critères qui permettent de ressentir et d’échanger de l’affection, On souhaite que son épouse soit aussi un TJ 😊 (fonction pensée et jugement du MBTI), c'est à dire une femme aussi organisée et ordonnée que lui.
Puisque nous parlons des fonctions, on sait qu’une fonction pensée dominante, ce que je pense être son, cas induit une fonction sentiment moins habile, c’est une des raisons pour lesquels il n’aime pas être amené sur ce terrain qu’il maîtrise moins bien.
Je conseillais à une personne qui avait un patron câblé un peu comme lui et qui voulait demander une augmentation, de plutôt mettre en avant sa rentabilité et ce qu’il avait permis de faire gagner à l’entreprise. Surtout à ne pas se présenter comme une victime incomprise.
              

Comme son étage le plus expansif est l’étage cérébral (grand font bombé et oblique avec une gouttière horizontale souplement esquissée), sa communication sera assez mentale pour protéger son affectivité susceptible. Il parlera volontiers des sujets qui l’intéressent, voudra aller au fond des choses pour les comprendre. La vivacité scrutatrice de son regard abrité sous des sourcils fournis apportent avec les bosses sus-orbitaires importantes un côté pragmatique à sa pensée, il veut des résultats concrets et mesurables. Sa formation d’ingénieur des Mines a dû augmenter son intelligence analytique et structurée, sa concentration mentale sur l’essentiel, avec parfois trop de focalisation sur les détails. Organisé et curieux, son tempérament dynamique le pousse aussi à s’intéresser à l’innovation, à vouloir faire progresser les structures et les process. Le temps que cela peut prendre pour faire bouger une entreprise qui a du mal avec le changement et l’évolution doit sérieusement challenger sa patience. C’est sans doute l’histoire de sa carrière.
La tonicité sur laquelle nous revenons encore avec la constriction de la bouche et de la ride de concentration entre ses sourcils, augmentent le côté « cerveau gauche » de sa pensée au dépend du « cerveau droit », celui qui est plus réceptif, imaginatif, avec une vision globale. Prend-il en compte ses intuitions ou les considère-t-il, comme tout ce qui n’est pas démontrable, comme nul et non avenu ?

 S’il lâchait un peu prise et se le permettait, il pourrait avoir une intuition des problèmes qui se posent et de leurs solutions, (souplesse du dessin d’un front très oblique et arrondi en zone imaginative), il faudrait alors qu’il l’étalonne pour lui faire peu à peu confiance.  Cette possibilité intuitive augmenterait ses possibilités stratégiques et une vision prospective qui sont actuellement en polarité opposée avec son besoin de contrôle serré. Pour cela il faudrait plus de recul, lâcher et déléguer le concret et l’organisation pointilleuse pour se permettre de réfléchir en dehors des contraintes et du stress. Peut-être y arrive-t-il pendant qu’il fait du sport, s’il est solitaire et relativement en activité physique automatique.

Il serait plus facilement un tacticien qu’un stratège. Il se projette facilement vers le futur pour l’anticiper et le développer, il n’ose pas l’imaginer, terrain trop mouvant. Il va préférer étudier comparativement les stratégies proposées par ses collaborateurs et trancher vers celle qui lui semble donner les plus importantes chances de réussite. Il sait décider et s’y tenir.


On ne peut que lui conseiller de travailler sur le recul et la détente, montrer plus de tolérance envers lui-même et les autres. Un humour bienveillant envers ses « défauts » sera la marque de ce progrès et de pouvoir développer un meilleur charisme.






jeudi 25 avril 2019

Ce grand charmeur de Jean-Pierre Marielle



Allez ! venez mon ptit, on va aller se prendre un café en face ». Nous venions de terminer l’émission « Secret de star » animée par Isabelle Quenin sur France Inter. Elle m’avait embauché pour faire un portrait de la star qu’elle interviewait. Pendant un an, je suis venue à Paris toutes les semaines pour participer à cette émission et passer derrière le miroir de la célébrité. Le but étant de de pousser une vedette dans sa vérité plutôt que dans sa représentation.

Je n’ai pas retrouvé les notes que j’avais prises pour préparer l’émission. De toutes façons, je n’arrivais jamais à les lire, prise par le face à face avec l’être vivant et non son image. Que lui ai-je dit ? Je me souviens que nous avons beaucoup ri et qu’ensuite dans ce fameux café en face de la Maison de la Radio, c’est lui qui m’a interrogé, tout à fait étonné par ce que je lui avais dit de lui-même, alors qu’il était venu participer à cette « foutaise » car il fallait bien faire la promotion de son dernier film.

Je lui ai sans doute parlé d’un homme beaucoup plus complexe que l’apparence de dilettante derrière laquelle il s’abritait. Beau profil aérodynamique d’un homme qui a toujours besoin d’aller de l’avant, de projet de nouveauté pour fuir tout ce qui pourrait être routine et ensablement.  


Lui ai-je dit que son étage instinctif, celui de l’accrochage dans le réel, dans le faire, la réalisation des projets lancés par son étage cérébral dominant, n’était pas à la hauteur de ses aspirations, de ses rêves. Et que c’est la douceur de ses yeux aux paupières supérieures lourdes d’un peu d’atonie qui lui avaient fait choisir l’interprétation plutôt que la mise en œuvre.



Cet étage cérébral finement sculpté, s’il avait été sur un autre visage, aurait pu lui donner envie de faire des études d’ingénieur ou d’architecte, il en avait les bosses sus-orbitaires, les sourcils fournis près de l’œil un peu enfoncé. Il en avait aussi le creux de réflexion juste au dessus qui donnait l’arrêt suffisant dans l’analyse approfondie des termes du problèmes et la grande zone imaginative pour en faire une synthèse, trouver des solutions innovantes, bâtir un projet, une stratégie.
Mais, mais, cet étage instinctif un peu plus étroit et son aérodynamisme lui donnait la bougeotte et la lassitude devant tout ce qui durait trop longtemps. Je me souviens qu’il me à ce propos, « c’est vrai, j’ai un total manque d’ambition ! »

La bouche douce, les yeux plus rêveurs et surtout ses magnifiques narines fines, vibrantes, corrélatives d’une sensibilité ardente, révélaient une composante féminine permettant l’interprétation d’un personnage, obligatoire pour un acteur. C’est sans doute la raison qui l’a amené vers le Conservatoire et une vie d’acteur contrastée et bien remplie.

Son étage affectif important au nez puissant (enfin un vrai nez adulte et conquérant ! 😊) révélant une grande générosité de cœur mais aussi un recul lui permettant de se protéger, d’avoir la distance nécessaire, la pudeur et l’humour pour ne rien dévoiler de sa sensibilité.

Il s’est marré de mon insistance sur sa sensibilité, lui qui jouait à merveille les personnages bourrus, tout d’une pièce, voire un peu primaires. C’est sans doute ce qui m’a valu ce moment délicieux au café et l’intérêt de Jean-Pierre Marielle pour la morphopsychologie, dont il me dit, séducteur comme toujours, que mon analyse avait été fine et intelligente, beaucoup plus profonde que ce à quoi il s’attendait. Et oui, pour charmer, il faut flatter, et je le fus tout à fait ! C’est vrai qu’avec sa voix, ma conquête le temps d’un café, fut totale !


Et Aussi mon souvenir hilare et attendri de Jean-Pierre Marielle totalement addict aux fesses des femmes dans les « Galettes de Pont-Aven »

jeudi 14 mars 2019

Ilham KADRI PDG de Solvay, exemple d'intégration des "deuxièmes génerations"



Vous savez combien je suis attachée à montrer combien les « deuxième génération » peuvent réussir de façon éclatante dans leur pays d’adoption et en faire alors la fierté. Ilham Kadri qui vient d’être nommée PDG de Solvay, un géant de la chimie, en est un éclatant exemple.  Je n’en reprendrai pas le parcours qui est très bien expliqué dans l’article de Jacques SAYAGH dans l’OUEST FRANCE du 1er mars et que je vous retransmets en intégralité. Je ferai un portrait morphopsychologique. Comme d’habitude, en ne me référant qu’à mon analyse et non à ce que l’on peut savoir d’elle par les médias.

Que remarquons nous d’abord dans un descriptif rapide ? Les éléments de dilatation dans les trois étages du visage sur un fort aérodynamisme du profil. Il est bien « tenu » par des éléments de recul et de fermeté qui permettre de freiner une nature qui pourrait être impulsive et envahissante sans cela. L’élan de la vitalité va s’exprimer dans tous les secteurs de sa personnalité.

Ses bases physiques lui donnent la santé, le besoin d’imprimer sa marque dans le monde, de conquérir un territoire avec fougue et panache. Les éléments relationnels que l’on repère dans le grand triangle de communication au communicateurs charnus mais tenus et qui obéissent à une intelligence éclectique et une générosité de cœur qui va réchauffer et humaniser ses relations.

Les trois étages volumineux par l’ossature mais aussi par les communicateurs, donnent des besoins exigeants de comprendre, d’expliquer, d’enseigner avec une sensibilité aux besoins de l’autre, un réel désir d’aider et de comprendre qui doit la faire beaucoup apprécier mais peut-être aussi jalouser par ceux qui ne savent pas allier, comme elle, le savoir, le savoir dire et le savoir être. La mandibule solide va être en corrélation avec une volonté affirmée de réaliser ses aptitudes et talents, de l‘endurance pour le faire. La bouche plus douce alliée au désir de plaire de l’étage affectif va en faire une diplomate charmante, vive et adaptative.

Sur le plan intellectuel, la grande expansion de la partie haute de son visage montre ses intérêts larges d’absorber les informations dans de nombreux domaines. Le difficile doit être de se refreiner à ce qu’elle est capable de traiter dans le temps qu’elle s’est imparti. Heureusement les yeux, légèrement enfoncés vont effectuer du tri et organiser tout cela. Les autres éléments de recul, un peu sur les sinus maxillaires et la lèvre supérieure reculée aussi. 
 On aperçoit bien ce qu’on appelle une différenciation du front, c'est à dire un léger creux au-dessus des bosses sus-orbitaires un peu saillantes. Ce creux montre un arrêt dans la pensée qui permet la réflexion et l’organisation de la pensée. Ilham a fait ses études en France, il a donc bien fallu qu’elle s’adapte au système très cartésien de la pensée universitaire. Et cette obligation d’organisation, de méthodologie exigeante a sculpté son front de cette façon. Heureusement elle a gardé le dôme de la région imaginative, réservoir de rêve, de créativité stratégique et même de réception spirituelle.

Attention cependant, vous repérez les rides verticales entre les sourcils, indiquant une obligation de concentration sur ce qu’elle doit observer et étudier. Cela peut diminuer ses capacités intuitives. Elle doit être très attentive à recharger ses batteries, bien se détendre en dehors du travail, se donner des plages de rêverie récupératrice en échappant à tous les problèmes auxquels elle doit faire face. A son niveau maintenant, dirigeant une très grande société et un siège, où comme dans tous les lieux de pouvoir, tous les coups sont permis, où la cour et les politiques ont souvent plus de pouvoir que les efficaces, en tordant la réalité à leur avantage. Elle a intérêt effectivement à être d’une vigilance d’écureuil qui ne dort jamais, pour ne pas se faire croquer par ces grands prédateurs.

Bonne chance Ilham, que vos dons puissent s’épanouirent et aider vos collaborateurs à faire de même. Ne perdez pas votre âme ,comme tant de dirigeants qui se sont fait avoir par leur volonté de puissance et leur courtisans.



mercredi 6 février 2019

Jean-Luc Van den Heede remporte La Golden Globe Race en sept mois et à l'ancienne


Après sept mois de lutte dans les océans, Jean-Luc a remporté La Golden Globe Race, le 29 janvier 2019 en arrivant au Sables d’Olonne, bouclant son tour du monde à bord de son Matmut en 211 jours 23heures et 12 minutes ! 


J’ai écrit cet article il y a 15 ans lors du Vendée Globe 2004. VDH avait donné une conférence sur son tour du monde à l’envers à un groupe de chefs d’entreprise dont j’animais le club APM (Association pour le Progrès du Management). L’actualité de l’arrivée de VDH le 29 janvier 2019 après un tour du monde à l’ancienne, m’a fait creuser dans mes archives pour retrouver cet article.  Le privilège de l’avoir devant mes yeux, de discuter avec lui toute une journée, m’avait permis de me régaler à prendre des notes sur sa morphologie et les réponses aux questions que nous lui posions. Elles résonnaient sur les interrogations et les interprétations que j’en tirais.
Sa vie, qu’il nous racontait, était une vraie leçon de maturité, un parcours initiatique comme celui d’Ulysse.  Celui du chemin que peut faire un homme en affrontant les démons d’une mer imprévisible et ses propres démons, en les transcendants pour faire une œuvre qui donne un sens à sa vie.
Mes notes éparses voyaient d’abord la forte avancée du visage devant les oreilles, un profil aérodynamique comme celui d’un voilier fait pour fendre les flots. La mandibule, le nez impérial et le front oblique accentuant la signature de l’homme d’action. Ce besoin dynamique d’explorer se retrouvait dans son vocabulaire : « avancer, progresser, ne jamais être dans la routine, se dépasser, découvrir des horizons nouveaux. »  Puis d'autres termes apparaissent, en particulier celui de "jamais personne ne m'a dicté ma conduite" qui m’interrogeaient sur le besoin de l’affirmer plusieurs fois dans la journée.

Raisonnons un peu sur les hypothèses que nous suggère une étude morphopsychologique.

Son ossature maxillo-faciale aérodynamique (rétraction latérale) est particulièrement solide. C’est un grand "bestiau" d'un mètre quatre-vingt-sept qui doit peser autour des 100 kg. Cette carrure d'homme solide impose déjà le respect, avant même de l’écouter. L’aérodynamisme va correspondre au tempérament du nomade, de l'explorateur. L'horizon se présente comme un défi à dépasser. L’alliance avec l’ossature puissante va entrainer inconsciemment un profond désir de conquérir un territoire et de le défendre, un besoin d'emprise, de contrôle sur les personnes, les éléments et les évènements. Désir instinctif et reptilien de vouloir diriger, même si d'autre parties plus "évoluées" de sa personnalité modulent ou même inversent une forte volonté de puissance. Elle ressortira en cas de stress et de danger, surtout si son leadership est remis en question. Dès que quelqu'un cherche à le dépasser, le premier réflexe est d'appuyer sur l'accélérateur et de remettre en place l'impertinent.
C’est la racine de sa "gagne", un sens instinctif de capacité à réussir, un optimisme fondamental, qui fera qu'aux pires moments, la 'tripe" lui fera donner un coup de collier, un sursaut, un deuxième souffle pour survivre et faire survivre ceux qui l'entourent.

Sur cette base première (au sens où c'est le cerveau reptilien qui la commande, les gènes plus que les chair au modelé plat ondulé. L’épaisseur de muscle, de graisse et de peau qui se place entre l’os et l’environnement, c'est à dire entre notre inconscient, notre "ça" (l’ossature) et le monde dans lequel nous vivons est modelé par l’historique de la personne. Le fond brutal et agressif de Jean-Luc est enrobé par du charnu. Les méplats latéraux et frontaux montrent comment le milieu à contenu cette pression, l'a canalisé par une éducation qui oblige un petit garçon plein de vigueur à se contraindre à obéir à un certain nombre de règles du jeu. Mais il y a une harmonie dans ces pressions contraires, elles s'équilibrent montrant que les deux forces n'entraient pas forcément en conflit (nous verrons plus loin que cela a dû se gâter à l'adolescence).
couchent plus socialisées de la personnalité), nous avons une

Pour la communication nous savons que nous allons avoir des informations par le "triangle de communication"(bouche-nez-yeux) qui est grand par rapport à la largeur du visage. Cela indique des besoins d'échange importants que dynamise la tonicité des communicateurs et l’aérodynamisme général, ainsi que la puissance du nez. Corrélation avec un besoin de convaincre, de persuader son interlocuteur de son point de vue, de la justesse de son système de valeur (à une autre époque, il aurait pu être missionnaire, mais à la nôtre il faut convaincre des sponsors !)
Les trois étages semblent dans un très bon rapport d'équilibre, et il est difficile d'en mettre un en
avant. Cet équilibre est aussi le garant d’un bon aller-retour entre la conception (Etage cérébral), le désir et la communication (Etage affectif et triangle de communication) et la capacité de concrétiser, s’affirmer, résister (Etage instinctif).

L'étage affectif semble prédominer en largeur et en hauteur, mais de profil on voit bien le recul du  S’y oppose le nez magistral, puissant projeté, bossué qui l’amène à s'imposer dans la relation, à diriger l’autre, avec un besoin généreux d'aider. Ceci est nuancé par la bosse sur le nez, sa dérive vers la droite et de la dissymétrie d'ouverture et de tonicité des narines. A ce niveau d'analyse, nous pouvons dire que les motivations affectives sont importantes, autant dans le besoin d'aller vers l'autre, d'être utile, de l'aider à aller mieux, de transmettre ses apprentissages. Un besoin de sauver l'autre, impérieux et même héroïque est dans l’ADN de la rétraction latérale.
"plancher du nez" (la rétraction latéro-nasale), qui écrase et retient cette expansion. Du coup, ce frein amène la personne à s'individualiser, à rechercher une introversion, un besoin de moments de solitudes pour se retrouver.


L'étage cérébral est vraiment oblique (par des bosses sus-orbitaires importantes qui surplombent les yeux), assez large, souplement et subtilement différencié (très léger creux au-dessus de ces bosses),
indiquant une pensée rapide, primesautière, sensorimotrice (= je trouve les solutions au fur et à mesure que les problèmes se présentent, par essai et erreur). Le grand enfoncement et rapprochement des yeux, va nous monter l'effort de concentration, de recul et de sélectivité qu'il s'est imposé dans la prise d'informations. Il ralentira le travail intuitif de la pensée, pour l'amener, avec la différenciation du front, le recul des sinus maxillaires (rétraction latéro-nasale) et la fermeture de plus en plus forte de la bouche au cours des années, à un très grand effort d'analyse des situations, de recul pour donner le temps à la pensée d'envisager toutes les solutions possibles, les mieux adaptées à la question à laquelle il se confronte.
La zone imaginative est haute mais limitée par un épi saturnien, élément indiquent une rétraction  
dans cette partie, c'est à dire une diminution du champ d’évasion de l'imagination et du rêve, pour le ramener à quelque chose de plus structuré et cartésien. Les golfes solaires, expansion de la zone imaginative sur le côté du cadre va nous indiquer comment en situation de vigilance abaissée, il peut se laisser aller à dériver dans le rêve, la contemplation, l'aspiration à une échappée du matériel, à un besoin de transcendance et de spiritualité (très personnelle évidemment, puisque c'est sa marque de fabrique).
 La mandibule (l’étage instinctif) est légèrement plus étroite, mais très projetée en avant (rétraction latérale) avec un menton détaché et large qui tel l'étrave d'un bateau veut conquérir, explorer, être le premier. Qu’il soit légèrement moins large que les pommettes va indiquer que la capacité à tenir un effort aussi ambitieux que le menton l'indique est difficile. Le suivi le lasse (ne parlons pas de la routine). Avant d'arriver à la ténacité qu'on lui connaît, il a dû lancer des actions innombrables qui n'ont pas abouties, car le désir s'émoussait devant la longueur du temps qu'il fallait pour atteindre l'objectif décidé dans l’enthousiasme du projet, de l'envie. En fait, c'est à la rétraction frontale progressive, en particulier à la fermeture de plus en plus sévère de sa bouche, qui indique l’apprentissage de la ténacité volontaire. L'effort vers la continuité dans le temps se marque aussi par la forte ride de concentration sur le côté droit de son front. Il veut aboutir, malgré ce qu'il lui en coute d'abandonner d'autre envies ou coups de cœur. Il renonce, fait des choix, mais va jusqu’au bout maintenant. Cela n'a pas dû se faire sans douleur. C'est le résultat de privations auto-imposées pour atteindre l'objectif décidé, de choix cornéliens qui lui ont chaque fois brisé le cœur (que nous savons particulièrement aimant).
L'épaisseur de l'homme, sa détermination, sa capacité à démontrer sa fiabilité en proviennent, il fait ce qu'il dit et ce qu'il a décidé, il assume ses responsabilités contre vents et marées (c'est vraiment le cas de le dire).
Attention, son visage aérodynamique (rétracté latéral) indique que la responsabilité est plus vis à vis des challenges, des désirs qui le font vivre et le projette dans l'avenir, dans le projet, que dans une responsabilité plus terrienne qui l'attacherait à un piquet. Une compagne et des enfants ont dû apprendre qu'ils sont plus présents dans son cœur et dans sa pensée, qu'auprès d'eux, dans le quotidien. Le quotidien, monotone et répétitif n’est pas fait pour lui, il s’en lasse très vite.
Cependant, le sens chevaleresque, le besoin de reconnaissance sur les valeurs de courage, de ténacité et de responsabilité l'amène à un grand respect de la parole donnée, à un engagement total dans ce pour quoi il se missionne. C’est pour cela qu’il peut paraître plus proche et chaleureux avec des étrangers qu’avec sa famille et ceux qu'il aime. Ils font partie de lui, du coup, il peut les traiter un peu comme lui-même, à la dure et sans ménagement. La vie de couple et de famille est le lieu des difficultés et des contradictions pour tous les humains. Pour lui, l'affection des proches a tendance à réveiller en lui les vieux démons de la peur d'être influencé, dirigé, contraint. Il peut alors s'ébrouer de façon assez vigoureuse, partir faire un tour en mer, ou chercher des allumettes pendant un certain temps.

C’est là où la morphopsychologie montre sa complexité répondant à la complexité humaine. Nous ne sommes pas que nos gènes, notre hérédité ! Comme tout être vivant nous sommes aussi le produit de notre histoire, de notre terroir, de notre régime alimentaire, de notre climat. L’épigénétique confirme cela. Nous voyons bien dans notre glace, tous les matins, l’effet de notre humeur, de ce que nous avons mangé et bu le soir avant, l’avancée du temps sur notre peau et le modelé.

L’interprétation, avec cette abondance de paramètres, devient très subtile et compliquée.
Avez-vous remarqué la lèvre supérieure surplombante qu’il cache sous sa moustache. Cette survivance de bouche juvénile, fossile d’une enfance mal sevrée indique aussi une incomplétude qui explique un peu son besoin de « se tirer ailleurs » pour ne pas être confronté à ce qui est plus fragile en lui, un endroit de dépendance que ni son caractère ou son intelligence ne peuvent accepter. Cette difficulté se résout-elle peut-être aussi dans son amour pour une mer-mère universelle qui le berce dans son sommeil, même si c’est parfois un peu trop vigoureusement. Ce fond de dépendance peut aussi être une des composantes de son caractère héroïque. Le héros n’est jamais loin du petit garçon qui voulait être admiré par sa maman.

Il est toujours touchant de constater qu’à la source des plus beaux exploits, ce sont souvent des failles qui les ont provoquées par une sorte de rétablissement compensatoire des difficultés éprouvées. Je comprends mieux pourquoi il insistait tant sur le fait que "jamais personne ne m'a dicté ma conduite". S’il n’avait pas tant besoin de prouver son indépendance, il ne penserait même pas à le mentionner. Son indépendance est effectivement une victoire permanente sur lui-même et l’aiguillon de ses exploits.