Quelle Marianne voulons-nous ?
Regardez cette nouvelle Marianne que nous ont choisis des communicants bien en cour et bardés de diplôme de marketing (1) .
Comme elle est mignonne et charmante. Représente-t-elle les qualités que l’on souhaite à une adulte autonome, bien dans sa peau et dans ses talents mis au service de la communauté, avec intelligence, diplomatie et rayonnement féminin ?
Et oui, cette nouvelle image est marquetée par les communicants ! On prend celle qui a été décrétée la plus gracieuse sans se rendre compte que de privilégier le côté « charmante » n’est pas forcément valorisant pour la France et au moins, la moitié de sa population.
Faisons un petit portrait morphologique de cette adorable Marianne, avec le peu d’éléments que nous avons :
Un profil, stylisé.
Heureusement ce profil est projeté en avant
des oreilles par un aérodynamisme (rétraction latérale, en vert) qui lui donne un besoin d’action, de progression et de se tourner vers l’avenir, le projet.
Mais ensuite on remarque tout de suite cette bouche ouverte avec une lèvre supérieure qui surplombe l’inférieure. On la trouve chez les bébés, puis les enfants qui ne sont pas suffisamment socialisés, c'est à dire qu’ils croient qu’ils ont le droit de réclamer tout ce qu’ils veulent, quand ils le veulent.
Je pense que si cette jeune femme représente la France, ce n’est pas son meilleur côté. Car il est vrai que
nous observons une opinion souvent très " bébé ". Elle veut tout, tout de suite, sans se demander si c’est possible. Elle considère l’Etat comme une mère au sein inépuisable. Les partis politiques, relayés par la presse, ont intérêt à exciter cette part de nous, pleine d’illusions idéalistes, en espérant que l’on votera pour les promesses faites dans leurs discours. Personne ne peur les tenir, car ils savent bien qu’ils sont irréalistes.
Que trouve-ton encore chez notre gracieuse Marianne ?
Un joli nez
« mutin », légèrement retroussé (en rose) qui va dans le même sens enfantin que la bouche, c'est à dire une immaturité qui fait demander à être prise en charge, nourrie et protégée, plutôt que de se donner le mal de travailler pour l’obtenir.
L’immaturité de la personnalité, le manque de principe de réalité entraine à se chercher des excuses pour expliquer ses erreurs et difficultés. Etre adulte, c’est se donner les moyens, en faisant des efforts pour améliorer peu à peu les éléments de sa personnalité. C’est ce qui permet de développer une confiance en soi-même et d’exprimer ses qualités.
Les qualités de cette Marianne, on va les trouver dans son dynamisme, que nous
avons vu plus haut, et la corrélation entre son joli front, légèrement sculpté avec des yeux qui s’enfoncent un peu et des capacités de jugement et de raisonnement. L’intelligence est une fonction globale de la personnalité. Quel que soit un don, s’il n’est pas patiemment travaillé pour en faire un atout constructif il restera une « sale manie » comme nous chantait tonton Georges Brassens.
Des talents intellectuels qui ne sont pas canalisés peuvent se perdre comme on le voit avec des enfants surdoués, précoces qui deviennent autodestructeurs.
Combien de femmes sont possédées par une logique destructrice pour démontrer son incapacité à leur compagnon ? Elles leur ont pourtant délégué leur réussite professionnelle et sociale, plutôt que de se relever les manches et de se lever tous les matins pour assurer leur autonomie et en donner l’exemple à leurs enfants. Celles qui ont eu la chance de pouvoir rester à la maison pour s’occuper de leurs tout- petits, n’ont plus d’excuses d’y rester, quand ils vont à l’école. L’idéal serait évidement de pouvoir lier les heures de travail avec les heures scolaires et d’avoir des conjoints qui partagent vraiment les tâches d’éducation, d’entretien et de voiturage. On y arrivera !
Vous avez-vu les adjectifs que j’ai employé pour décrire cette nouvelle Marianne et qu’ont sans doute retenus ceux qui l’on choisie ? Mignonne, gracieuse, avenante, charmante, adorable, attirante, jolie, mutine, pourquoi ne pas ajouter écervelée, frivole et capricieuse comme une plume au vent. De nombreux hommes, pas plus matures qu’elles, se sentent tellement plus fort et intelligents avec une femme qu’ils veulent voir comme une poupée docile qui « ne leur prend pas la tête ».
Est-ce vraiment la femme que nous voulons pour nous représenter ?
Lors de la coupe du monde de football, nous avons été fiers de nous voir représenter par une équipe jeune dont on a vanté la maturité.
Alors sage, bienveillante et courageuse Marianne, serrez un peu les dents pour discipliner votre ardeur et vous construire une vie qui ait du sens. Développez vos capacités et améliorez ce qui présente des difficultés. Remplacez la guerre, la destruction, la loi du plus fort, c'est à dire les maux qui sont occasionnées par les hormones masculines (présentes aussi chez les femmes) plutôt que par leurs neurones, par des valeurs féminines : introduire de l’entraide et de la beauté dans le monde, par une intelligence qui allie la pensée et le cœur, le respect et le soin au corps et au cœur, au développement de votre intuition belle et créative, pleine de forces de vie et d’amour.
-1 Pour faire simple, on vous vend l’image qu’un nombre « représentatifs de personnes » a trouvé la plus attirante. Comme les discours qui reprennent les demandes identifiées par un sondage, on vous sert le plat que vous avez commandé.
2- Pour aller un peu plus loin, car l’immaturité est un des grands fléaux de notre époque, ce sont des parents ou des éducateurs aimants qui ont donnent le sens des limites et des règles du jeu. Dès qu’il marche l’enfant doit apprendre par lui-même avec l’aide attentive et bienveillante, que le chaud brûle et qu’il ne faut pas s’en approcher, puis que l’on peut tomber dans les escaliers, regarder avant de traverser. Chaque étape de son développement sera un acquis pour devenir chaque fois plus autonome. C’est dur d’apprendre que l’on n’a pas le droit de faire tout ce qu’on veut, que l’on doit respecter les affaires des autres, qu’on ne peut pas avoir tout ce qu’on veut, quand on veut à condition de crier assez fort et assez longtemps.
Les écoles de parents sont trop rares, pour que de jeunes parents comprennent que c’est aimer ses enfants que de leur apprendre à retenir leurs désirs et envies, qu’ils pourront les satisfaire que dans des conditions permises. Apprendre « Mettre de plus en plus de distance entre le stimulus (je le veux) et la réponse (je l’obtiens) », est un des buts de l’éducation. Car découvrir à 14 ans que l’on ne voler quelque chose que l’on voulait, c’est le risque de se retrouver arrêté et au poste de police. Cela coûte cher surtout pour l’estime de soi.
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