22 avril 2020 Top Chef, saison 11 épisode 10
Adrien Cachot, un des finalistes de Top Chef 2020 a un physique complètement différent de tous les autres concurrents. Mais à qui me fait-il penser ? Il me
rappelle un compositeur. Le même regard endormi, la même allure de rêveur. Lors
de sa première prestation à Top Chef, il avait disparu au début de l'épreuve, on le cherchait. Il revint
tranquillement, sans se presser vers Hélène Darroze qui l’interrogea, "mais où
étiez-vous" ? « Aux toilettes » ! Visage interloqué : « ah !
celle là on ne me l’avait pas encore fait ».
Oui, je me shoote à Top Chef pendant le confinement ! J’ai repassé les saisons 8, 9 et 10
époustouflée par le courage et la créativité de ces jeunes gens. Je nourris
aussi mon violon d’Ingres, celui par lequel je reviens dans ma fonction
sensation pour me reposer d’un métier qui fait trop appel à mon cœur et à ma
tête. Faire la cuisine, goûter, sentir les saveurs, me demander ce qui manque,
ce qui apporterai le peps, le plaisir de la dégustation. Faire plaisir et voir le
regard de mon goûteur ou de ma goûteuse qui fait rouler sa bouchée et puis
qui se détends, sourit, se recule en arrière et montre son plaisir.
Adrien donc. Il est vraiment atypique. Il n’a pas la tête de l’emploi, coiffure
improbable, l’air endormi, pas tout à fait là. Il ne tiendra pas une semaine. Pourtant,
de semaine en semaine, il fait des plats de plus en plus créatifs, commence à
surprendre et à susciter le soupçon que cet extraterrestre a toutes ses
chances de gagner.
J’observe son visage avec un œil de morphopsychologue. Une ossature
puissante et dilatée, il a de l’énergie et peut tenir la distance. Un aérodynamisme projette la mandibule vers l’avant est corrélatif avec un besoin de d’aller
de l’avant, de progresser, d’être le premier.
Son front a un volume carrément
démesuré en comparaison de son étage affectif. Les côtés du nez sont très
reculés dans le masque signant une grande introversion, des difficultés
relationnelles. La mandibule plus étroite et projetée en avant le mène dans l’action,
le besoin de gagner plus que de construire matériellement.
Maintenant tout est dans les communicateurs.
Ce nez particulièrement élégant,
droit, assez court, aux narines délicates et vibrantes indiquant une
sensibilité très fine.
La bouche assez
charnue et peu dessinée correspond à une sensualité plus gourmande, un peu rabelaisienne.
Et alors qui a-t-il éveillé dans ma mémoire, ce grand front à la zone
imaginative démesurée, ces yeux atones, l’étage affectif reculé, introverti et
la mandibule plus étroite mais projetée en avant.
J’ai retrouvé celui à qui il me faisait penser, c’est Claude Debussy, ce
compositeur du 19ème siècle : « En posant en 1894 avec "Prélude à l'après-midi d'un faune” le premier jalon de
la musique moderne, Debussy place d’emblée son œuvre sous le sceau de
l’avant-garde musicale [….] anticonformiste le reste de sa vie, en rejetant
tous les académismes esthétiques. [….] utilise une palette sonore particulièrement
riche et évocatrice. [….] Claude
Debussy laisse l’image d’un créateur original et profond d’une musique où
souffle le vent de la liberté. [….] il laisse l’image d’un créateur original et
profond d’une musique où souffle le vent de la liberté. https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Debussy
Adrien Cachot sera-t-il le Debussy de la cuisine du 21ème siècle?
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